21 novembre 2019

Portraits de
parisiens

Un réparateur sans pépin

Il ne manque pas de Pep’s et de savoir-faire ! Loin de l’agitation ambiante, Thierry conserve sa bonne humeur. Il a de quoi car même s’il est planqué dans le charmant passage de l’Ancre, son atelier est réputé dans le monde entier. Son métier ? Réparer les parapluies  (et les cannes aussi) ! Dans une époque en plein regain sur le zéro déchet et l’upcycling, son métier, qui pouvait sembler désuet, devient terriblement d’actualité. Jeter son parapluie ? Non, merci, mais en acheter un de qualité et prendre le temps de le faire réparer, on dit oui !

 

Pep's

223, rue Saint-Martin, 75003 Paris

Je ne suis pas le seul réparateur. C’est un métier où l’on n’a pas besoin de diplôme. Moi, c’est une reconversion. Et désormais, je forme la nouvelle génération

Pep’s en auvergnat, ça veut dire parapluie. Les Auvergnats qui étaient nombreux à monter à la capitale pour ouvrir des brasseries faisaient fabriquer dans leur région d’origine des parapluies qu’ils louaient à leurs clients les jours de pluie.

 

Chaque année dans le monde, c’est 10 à 12 millions de parapluies que l’on jette !

 

Dans son atelier du premier étage, il recycle des modèles qui serviront de pièces détachées pour réparer les autres modèles qu’on lui apporte. Particuliers et grandes maisons lui en amènent du monde entier. « Il n’y a plus de fabricant, ce sont des assembleurs. Les Chinois ont cassé le marché en produisant 80 000 parapluies par jour. Ce sont ceux qui coûtent moins de 10 € et que l’on ne peut recycler ».

Les gens ont plein de belles histoires à me raconter

Et des belles histoires, il en connait ! Un jour un homme est venu lui faire réparer un parapluie. Il lui a conseillé de ne pas le faire car parfois cela n’en vaut pas la peine selon les modèles. L’homme a insisté, c’était le parapluie que son épouse portait le jour de leur mariage. Il souhaitait lui offrir à nouveau. Mais quand on vient faire réparer son parapluie ici, ce n’est pas forcément qu’une histoire liée à un souvenir, ça peut être aussi une question d’économie et d’éco-responsabilité.