01 mai 2018

Portraits de
parisiens

Marie, la patronne du Petit Bar

La patronne s’appelle Marie. Elle n’est pas très bavarde. Elle a un sourire discret qu’elle semble avoir gardé de son enfance. Elle échange quelques mots enjolivés d’un accent chantant comme un ultime souvenir de Lozère. Entre deux cafés, elle est accaparée par l’extérieur et ce qui se trame ne lui plait pas : « Attendez voir un peu… il va pas se mettre là avec sa moto celui -là ! Je garde la place pour le patron, il est tombé à la campagne » ! Le Petit Bar c’est chez elle et lui depuis plus de 50 ans. Tables en formica, croissants frais sous une cloche en plastique pur jus années 70, distributeur de cacahuètes… On se croirait capturé dans une capsule temps à deux pas de la rue Cambon.

 

 

Au Petit Bar

7, rue du Mont Thabor, 75001 Paris

On a pris racine, ça fait 52 ans que l’on est ici !

Elle a gardé le téléphone à l’ancienne, celui bicolore qui tourne avec le doigt et aussi sa verve de  parisienne qui fait d’elle un personnage de roman : « Monsieur, il veut quelque chose ? Un petit café ? »

A l’arrière du comptoir, le beurre au couteau planté et la baguette croustillante attendent les commandes des cafés tartines du matin. Près des bouteilles de rhum, elle range les pièces par ligne pour rendre la monnaie plus facilement sur le café à 1,20 €. Une aubaine dans ce quartier huppé.

 

 

Mais non, ce n’est pas trop dur de travailler à nos âges, on est habitués

Immuable, Marie Dalle, drapée dans son grand tablier, sert le petit noir dans les règles de l’art. A midi, la maison propose des plats du jour traditionnels, des sandwichs rillettes pour les habitués, les ouvriers de passage et quelques touristes fuyant les healthy cantines du coin. Au Petit Bar, c’est le Paname de toujours, celui que l’on voudrait éternel. Ici, les brèves de comptoir ne se lisent pas, elles s’écoutent en live. Et sans supplément.