26 octobre 2017

Portraits de
parisiens

Julien de Casabianca

C’est lui qui est à l’origine du Outings Project. Son idée ? Délivrer les oeuvres des musées et les rendre à la  rue sous forme de collages soit monumentaux soit à taille réelle. Tout à commencé il y a 4 ans au Louvre. « J’ai eu une pulsion de prince charmant. Une envie de faire sortir une jeune fille de sa prison et de lui redonner une vie normale sans cadre. Une vie à taille humaine. » Julien de Casabianca délivre des oeuvres pour nous les livrer. Et les photographie ensuite in situ pour en faire son oeuvre.


  

Je choisis les peintures en imaginant comment le personnage vivra dans la rue.

Pour cela il parcourt la planète. Du Brésil à la Russie en passant par les USA ou l’Inde, il a délivré plus de 300 personnages. Désormais, ce sont les musées qui font appellent à lui et l’invitent à jouer avec leurs oeuvres comme récemment le Musée Carnavalet pour qui il a imaginé une fresque monumentale au 34 de la rue Mathis (19ème). Le point commun de ses personnages ? « Ils sont perdus et fragiles. Ils portent un regard sur notre monde mais en même temps, ils sont inadaptés à la vie d’aujourd’hui. Parfois, j’ai de la peine de les laisser ».

 

Je n’aime pas les musées. C’est un non sens éditorial !

Il poursuit : « Est-ce que tu classes tes romans par époque chez toi ? Qu’est-ce qui nous intéresse dans la vie ? Amour, gloire et beauté, non ? Et eux, ils nous présentent la peinture au XVIème siècle ! Faites moi une salle par thèmes, sur les maîtresses par exemple. Classer par date, je ne comprends pas. Il y a une limite de consommation ? En 2015, l’expo  Joie de vivre du Palais des Beaux-Arts de Lille était géniale. Tout le monde avait la banane et elle était remplie de gens de tous les styles ».

Je m’en fiche de connaître le nom du peintre

Et plus encore de choisir un personnage célèbre pour le rendre à la rue. La Joconde peut bien lui sourire, il ne lui prêtera aucune attention. « Je ne fais pas un jeu de mémory géant ! ». Lui, son truc, c’est d’interpeller le passant par la fragilité d’un personnage.

C’est dans son atelier du 1er arrondissement, planqué dans un bâtiment incroyable avec une drôle de tour, qu’il abrite son imprimante et ses tirages.

Là-bas, il nous livre ses armes. Un smartphone, une imprimante XL, des caisses de colle et des petites balayettes. Mais ne comptez pas sur lui pour vous filer les adresses où l’on peut croiser un de ses collages (mais pistez le sur son instagram @outings_project et allez voir du côté de La Gare). Par contre, il nous file un tuyau : il va commencer  une série de collage dans Paris à durée de vie très éphémère…

Ouvrez l’oeil !