04 mars 2017

Portraits de
parisiens

Clara Molloy, Memo Paris

Portrait de femme

Illustrations : Cassandre Montoriol

 

Clara Molloy crée des parfums comme on prendrait un billet d’avion pour s’envoler vers ailleurs. Des parfums qui nous racontent des histoires. A moins que ce ne soit l’inverse, des histoires qui nous parlent de parfums. En 10 ans et à travers ses 18 fragrances, elle nous a emmené dans ses bagages. Des aller-retour olfactifs qui nous transportent en un battement de cils, de Marfa à Granada en passant par la Russie ou la Turquie. Et on aime ça  !

Il suffit d’ouvrir le flacon Quartier Latin pour entrevoir l’âme de Paris mêlant odeurs d’encre, de papier et de bois. Sans doute parce que dans Memo, il y a l’empreinte du mot mémoire. La mémoire d’une émotion, d’un lieu, de fragrances, d’un ailleurs auquel on se raccroche comme dans un rêve.

 

 

Memo

24, rue Cambon, 75001 Paris
memoparis.com  ·    
  01 44 54 91 72

Une note de Paris

Ailleurs pour Clara, c’est forcément un peu Paris. Petite, elle vivait dans le 16ème près du Ranelagh. Jeune femme, son appartement de la rue des Archives, dans le Marais, côtoyait celui de l’architecte Renzo Piano. «  Mon chat allait se promener sur sa verrière ! » se souvient-elle en riant. Si aujourd’hui, elle vit à Genève, elle revient régulièrement dans la capitale pour se rendre dans sa boutique de la rue Cambon designée par India Mahdavi. Un subtil univers de teintes poudrées et dorées avec des malles luxueuses abritant les flacons. « J’aime la rue Cambon. C’est un quartier très parisien. Il y a l’église polonaise, Chanel bien sûr et pas très loin la place du Marché Saint-Honoré et la boutique Hermès avec ses vitrines que l’on a toujours envie de regarder. C’est un peu comme une enclave. Et puis j’aime marcher jusqu’au Jeu de Paume, mon musée parisien préféré. J’adore leurs expositions et leur parti pris d’exposer souvent des artistes femmes. On n’y va jamais pour rien ».

Si vous lui demandez si Paris avait une odeur, elle vous répond sans hésiter en puisant dans ses souvenirs d’enfant : « Les porte-cochères ! Elles ont une connotation érotique, comme un baiser volé mais elles demeurent chics. Et aussi l’odeur de la pierre mouillée, un peu poreuse… J’adore cette odeur, en la respirant, je sais toujours où je suis ».

www.cassandremontoriol.com